Un coeur pour la mission humanitaire ....

Publié le par Heidi

Vous êtes bien nombreux à me demander ou me proposer des échanges. Le geste me fait toujours chaud au coeur. Et souvent ma réponse est :"merci mais je ne vois pas trop ..."Nous avons ce privilège d'avoir beaucoup, tandis que tant d'autres n'ont même pas le minimum. Alors pour une fois, je vais parler de donner autrement et notamment à travers une belle oeuvre. 

Depuis très longtemps la mission d'entraide humanitaire pour les pays les plus pauvres me tient à coeur, je suis partie à 18 ans pour quelques semaines ... Et très longtemps, nous avons oeuvré avec  une amie âgée, ma maman et moi-même en empaquetant des biens que l'on nous donné, un travail de fourmi, et tant de cartons mais pour une noble cause... Les ventes de nos travaux manuels au marché pour pouvoir financer les camions de transport... Et puis les enfants sont arrivés, l'âge avancée de notre amie la maladie pour elle, mes grands parents a géré (il ne me reste plus que mon papi, mais tous les soirs je passe lui apporter à manger et gérer les petites bricoles qu'il ne peut plus faire.) Pourtant j'ai toujours autant à coeur l'entraide. Nous verrons quand nos enfants seront plus grands qui sait ...

Par mon vécu, et puis par celui de nos amis qui oeuvrent de droite, de gauche, nous avons un peu le même constat, les ONG qui ne s'engraissent pas au passage sont de plus en plus courants, peu de dons arrivent finalement à destination, un sentiment de frustration est quand même bien là et on y réfléchit plus d'une fois en se demandant toujours si cela va arriver à destination mais qel dommage ....

Et puis parfois on fait de belles rencontres, et la cause devient juste pour nous. C'est pour cela que je prends mon clavier pour toutes celles et ceux qui voudraient agir, ou qui me proposent de m'envoyer des livres, des jeux etc. pour me remercier de mon travail  ...

Je pourrai certes faire payer mon travail, mais je préfère le laisser libre. Si vous voulez me soutenir : donner aux plus pauvres. La Parole de Dieu d'ailleurs le cite plus d'une fois "1 Jean 3 : 17-18 - Si quelqu'un possède les biens du monde, et que, voyant son frère dans le besoin, il lui ferme ses entrailles, comment l'amour de Dieu demeure-t-il en lui ?  Petits enfants, n'aimons pas en paroles et avec la langue, mais en actions et avec vérité." Psaumes 82 : 3 "  Rendez justice au faible et à l'orphelin, Faites droit au malheureux et au pauvre" Proverbes 22 : 9 " L'homme dont le regard est bienveillant sera béni, Parce qu'il donne de son pain au pauvre."

Dernièrement j'ai fait une belle rencontre, certes par le biais du net, mais quand bien même. Nous avons pu échangé sur des situations terribles ... Pour l'avoir vécu, les fonds sont le plus grand souci.

Je lui ai proposé de présenter sa mission et voici son petit article 

Tsorea ong

 

Un rêve devenu réalité. 

 

Il y a près de onze ans, en 2007, j’apprenais à connaître l’homme qui deviendrait mon compagnon de vie. Comparativement aux normes sociales, l’histoire de notre rencontre se démarquait déjà. Moi, Sylvie, étudiante en anthropologie sociale et culturelle au Québec et lui, Mathieu, étudiant en psychologie du travail et des organisations au Bénin (Afrique de l’Ouest). On s’est d’abord connu à distance via un site de rencontre. N’étant pas du genre très patiente, il était hors de question que je passe des années à échanger avec une personne pour finalement me rendre compte que tout était faux. La meilleure manière de le vérifier était donc de me déplacer en Afrique et d’y rester quelques mois. Je vous épargne les détails. Enfin, nous nous sommes mariés en mars 2008 et dix ans plus tard, nous revoilà au Bénin avec nos cinq enfants de huit ans, sept ans, cinq ans, trois ans et un an.

 

Pourquoi sommes nous venus au Bénin?

Mon mari, benjamin d’une fratrie maternelle de cinq enfants, est devenu orphelin de père dès l’âge de douze ans. Suite au décès de son père, il a connu des conditions de vie très difficiles. Grâce au courage et à la persévérance de sa mère, de ses frères aînés, il a été en mesure de poursuivre ses études et contribuer au développement de l’homme qu'il est aujourd’hui. Toutefois, cette finalité heureuse n’est pas toujours celle des enfants vulnérables du Bénin. Ainsi, connaissant de près cette réalité de la pauvreté, mais sachant aussi qu'il existe des solutions durables pour sortir de cette vulnérabilité, nous avons toujours chéri le rêve de retourner un jour au Bénin pour redonner un peu de ce que nous avons reçu.

 

Nous avons travailler fort et fait plusieurs sacrifices pour économiser et préparer notre projet d’implantation d’un organisme humanitaire au courant de l’année 2017-2018. Nous avions aussi évidemment le désir de faire découvrir à nos enfants le pays et la famille paternels. Afin qu’ils puissent côtoyer de près la culture béninoise, nous avons inscrits nos aînés à l’école. Tandis que nos filles, plus jeunes, sont demeurées à la maison. À notre départ, la plus jeune n’avait pas encore deux mois. Pour certains c’était de la folie, alors que pour d'autres du courage. 

 

Cela fait bientôt onze mois que nous sommes en sol béninois. Nous nous sommes installés dans la ville de Porto-Novo, au Sud-Est du bénin, afin de desservir la population de la grande région de la vallée de l’Ouémé. Au début, nous avons dû régler les questions administratives d’enregistrement de l’ONG (organisme non gouvernemental). Nous n’avons toutefois pas attendu que ces questions soient terminées pour se mettre en action. Donc, une fois notre famille installée, nous sommes allés visiter des villages de la région où on sollicitait déjà notre aider et pour s’enquérir sur leurs besoins. 

 

Notre vision a toujours été celle de valoriser le rôle de la femme au sein de la société béninoise et travailler à leur autonomisation par la transformation des ressources locales accessibles. Toutefois, une fois sur le terrain, nous avons constaté que certains besoins plus criants de l'ordre de la survie devait d’abord être adressés. En effet, nous avons été confrontés à la réalité d’un haut taux de mortalité en couches ou peu de temps après l’accouchement, ainsi que des cas de malnutrition sévère chez les bébés et les enfants de la petite enfance. Souvent, les deux sont inter reliés. Lorsque la maman meure, le bébé ne peut plus se nourrir du lait maternel et le père n’a pas les capacités financières pour payer mensuellement les quatre boîtes de 900 grammes de lait maternisé pour répondre aux besoins alimentaires du nourrisson. Par conséquent, le bébé se trouve vite en carence alimentaire jusqu’à mourir même. Parfois, les parents ne sont pas décédés, mais étant donné les difficultés financières, ils ont tout simplement abandonné leur enfant. C'est le cas de la petite Florentine (3 ans) que nous avons trouvé avec la peau sur les os. Nous sommes vraiment heureux aujourd'hui de la voir grandir et s’épanouir dans un cadre sécuritaire.

 

Afin de travailler en amont de cette problématique, nous avons mis en place un programme de parrainage temporaire (1 an et demi) des femmes enceintes vulnérables. Nous sommes fiers de dire que déjà plusieurs femmes et bébés ont pu bénéficier de ce parrainage et se portent bien jusqu’à ce jour. Il y a entre autres, une mère de triplettes, une élève tombée enceinte suite à un viol, des villageoises en zone rurale éloignée ou des femmes seules. Ce type de parrainage consiste à garantir le suivi alimentaire et médical de la femme enceinte vulnérable et un suivi alimentaire tout au long de la première année de vie de l’enfant. Un type de parrainage similaire existe pour les enfants souffrant de malnutrition. L’important est d’assurer un bon apport en aliments complets et nutritifs adaptés à l’âge de l’enfant pour lui permettre de retrouver la santé. D’un autre côté, nous étudions avec la mère quelles avenues sont possibles pour elle comme activité génératrice de revenus. De cette façon, nous voulons travailler à prévenir les rechutes de malnutrition. 

 

Comme un sage ancien l’a déjà dit: « quand un homme a faim, mieux vaut lui apprendre à pêcher que de lui donner du poisson » cela résume bien notre philosophie. Nous ne voulons pas créer la culture de la dépendance, mais plutôt celle de la débrouillardise et de l’autonomie. Parfois, les situations semblent tellement désespérées pour ces femmes qu’un petit coup de main de l’extérieur en offrant des outils nécessaires pour prendre le chemin d’une autonomie durable peut venir redonner l’espoir d’un avenir meilleur. C’est à ce moment que les partenaires occidentaux peuvent jouer un grand rôle en subventionnant des petits projets pour ces femmes vulnérables et leurs enfants.

 

L’histoire de Gisèle en est un bon exemple. Gisèle est une femme qui a connu la dépression et s’est retrouvée sans abris. Elle s’est alors réfugiée dans une maison en construction abandonnée et en ruines. Alors qu’elle y demeurait, elle est tombée enceinte d’un ouvrier de la maison d’en face qui, une fois le travail terminé, a disparu. Lorsque notre chemin a croisé celui de cette femme, elle vivait avec sa fille de quatre mois dans une construction qui menaçait de s’effondrer à tout moment. Grâce à deux généreux donateurs, nous avons pu lui trouver un logement, payer la caution d’un montant équivalent à plus de six mois de loyer ainsi que le premier mois de loyer. Nous lui avons aussi fourni quelques outils utiles pour démarrer un petit commerce: un foyer ainsi qu’une poche de charbon et les bols nécessaires pour cuisiner du tapioca et le revendre. Nous nous réjouissons de sa pro activité, de sa santé mentale qui s’améliore et aussi de sa manière de  gérer ses économies qui lui permettront de payer son loyer mensuel. Éventuellement, nous aimerions l'accompagner pour qu’elle remette à jour ses connaissances en mécanique automobile et l’aider à ouvrir un petit atelier où elle pourrait recevoir des clients. Notre mission serait accomplie!

 

En résumé, voici comment nous procédons: 1) en répondant d'abord aux situations urgentes, 2) en parrainant des femmes enceintes vulnérables pour prévenir le décès des mères lors de l'accouchement ou peu de temps après, 3) en parrainant des enfants vulnérables afin d'assurer un suivi alimentaire, vestimentaire, scolaire et médical, 4) en accompagnants des femmes vulnérables dans la création d'une activité génératrice de revenus et 5) en offrant des formations, des animations et des sensibilisations au Centre Tsorea.

 

Quelques autres exemples concrets de notre travail au Bénin:

  • plantation de maïs, de manioc et d'arachides au Centre Tsorea dont la récolte sera revendue et les profits seront versés aux familles vulnérables que nous suivons, 
  • un papa cultivateur et pêcheur aux mains brûlées a pu guérir rapidement et retourner travailler aux champs et prendre soin de sa famille grâce aux soins reçus (dons ponctuels),
  • une élève de 16 ans (parrainée) tombée enceinte suite à un viol a pu bénéficier d’une assistance pour accoucher en sécurité et retourner sur les bancs d'école pour poursuivre ses études,
  • Mahunan (parrainée), deux ans, et Janviette (parrainée), trois mois, souffraient de malnutrition sévère et reprennent rapidement des forces après moins d’un mois de suivi,
  • Julienne, jumelle de deux mois, est en convalescence des suites d'une méningite avec complications (hydrocéphalie) et malnutrition sévère (dons ponctuels et levée de fonds gofundme), 
  • une triple veuve enceinte de son 7e enfant qui était sans logis a désormais une maison restaurée (dons ponctuels).

 

Nous sommes maintenant en mai 2018, notre année au Bénin tire à sa fin. Nos économies pour le voyage aussi. Toutefois, ce n'est pas la fin de notre projet humanitaire. Au contraire, en venant passer cette année et en travaillant en collaboration avec la population locale, nous avons pu réellement cerner les besoins les plus urgents. Notre retour au Québec nous permettra ainsi de refaire le plein et trouver des partenaires afin de continuer notre mission qui change des vies de manière durable. Est-ce que tout s’arrête en notre absence du Bénin? Pas du tout! Nous avons déjà des partenaires de confiance avec qui nous travaillons sur le terrain et qui pourront continuer avec la même éthique de travail que nous avons mis en place. Vous pouvez suivre nos aventures en sol africain sur notre page Facebook Tsorea ong ou notre site web www.tsorea.org 

 

Merci d’avoir pris de votre précieux temps pour me lire jusqu’à la fin!

 

Sylvie Comeault

 

 

 

 

 
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